fin avril début mai,
la ville foisonne de bubons luisants
qui suppurent en de longs couinements interminables
dégoulinent au soleil en grappes
je me rappelle encore de ces efflorescences des plus étranges
qui s'ouvraient l'une dans l'autre
on aurait dit des crustacés décortiquant la pâte molle de leurs exosquelettes
suçotant le miel de l'air humide
à la tendresse des mandibules qui se chatouillent mutuellement
les caresses de leurs pétales molasses
le parfum orangé de leur effervescence